Extrait du manuscrit "Mémoire d'Avalon"

C’est en l’an -470 avant l’apparition des 12 que commence notre histoire. En ces temps reculés, Amakna n’était qu’une terre déchirée par les guerres, sauvage et hostile, peuplée de créatures féroces nées dans les profondeurs les plus obscures. Les dragons régnaient en seuls maîtres sur le continent, tandis que les hommes vivaient cachés, en proie à la famine, aux épidémies, et soumis aux conflits incessants qui opposaient les différentes tribus.

En ces heures sombres, un jeune érudit du nom de Nilrem fit une découverte qui devait changer à jamais le cours de l’histoire. C’est en explorant des ruines, vestiges d’une époque révolue, qu’il exhuma un artefact étrange, un œuf de dragon sertis de métal. Il eu tôt fait de constater à ses dépends que le sceau pouvait dégager une incroyable quantité d’énergie.

Il entreprit alors un périlleux périple à travers le continent, pour trouver les traces de cette civilisation disparue, et rassembla au fil des années un nombre important d’informations à propos de ce peuple disparu depuis longtemps, qui semblait avoir maitrisé l’énergie contenue dans les œufs de dragons, les Dofus.

C’était un soir de pleine lune, et Nilrem était épuisé. Il avait passé la journée à traverser à grand peine une forêt aride, lorsqu’il déboucha sur une clairière baignée par une clarté irréelle. C’est ici que la vie du vieil homme bascula. Le dragon faisait la taille de vingt hommes et ses yeux de braises semblaient transpercer le cœur de l’érudit.

Il vit rapidement sa fin arriver lorsque la créature vomit un torrent de flammes mortelles. Quelle ne fut sa surprise lorsqu’il découvrit un jeune garçon soutenir le flot brulant avec son bouclier de fer. Il semblait inépuisable, et attaquait la bête sans relâche, armé d’une épée deux fois plus grande que lui, tout en protégeant le vieil homme. Las, malgré son courage, aucune arme, aussi grande soit elle, ne peut entamer l’épaisse carapace d’un dragon.

La créature finit par avoir raison du jeune homme, et d’un coup de griffe aussi vif que la foudre il l’envoya voltiger jusqu’aux pieds de Nilrem. Trois profondes entailles saignaient abondamment sur son dos. Le vieil homme lui demanda dans un souffle : « Quel est ton nom, jeune homme ?».
Le garçon se mit debout avec peine et brandit à nouveau sa lame vers le dragon en hurlant :
« Je suis Arthur, fils de Pendragon, et par ma lame, je vais occire ce monstre ! ».

L’érudit eut une révélation alors que la bête se ruait vers les deux hommes. Il sorti le sceau de sa cape, et l’enfonça avec toute la force du désespoir dans le pommeau de l’épée du jeune garçon. La lame se mis alors à briller d’un puissant éclat bleuté, et le jeune homme bondit vers le monstre. Un seul coup suffit, la lame fendit l’immense créature en deux. Il brandit fièrement son épée vers le ciel et exulta :
« Sur mon honneur, je jure de rétablir la paix en ce monde avec ton aide, Excalibur ! ».

Nilrem comprit alors que son voyage prenait fin en ce jour, et qu’il devait consacrer la fin de sa vie à faire du jeune homme un roi, pour ramener la paix sur le continent. Armé d’Excalibur, Artur fit régner la paix tout au long de sa vie, et sa légende permit à Amakna de prospérer des siècles durant.

[…]

Des siècles plus tard, Amakna sombre une fois encore dans les guerres. La paix si difficilement acquise est fragilisée par les guerres incessantes entre les anges et les démons ou les conflits de guildes qui couvent à travers tout le continent. Ce climat précaire engendre, une fois de plus, la disparition de l’entraide, la perte des facultés d’élocution, et plus généralement l’absence de toute discussion au profit de l’individualisme et de l’agressivité.

C'est devant ce constat que plusieurs Chevaliers firent allégeance à la mémoire d'Excalibur, mues d'une envie commune et d'une ambition partagée. Ils scellèrent alors leurs destins pour promouvoir la Chevalerie oubliée dans un monde en guerre, et pour rétablir, même au fil de l'épée, le respect de son prochain, des écrits, des lettres et de l'histoire.

Les fiers Chevaliers se rassemblèrent alors sous le même étendard, avec courage et abnégation pour porter leur message jusqu’aux confins du royaume.

Ainsi commence le périple d’Excalibur, la guilde des chevaliers...